“Un haïku vise à dire l’évanescence des choses. Il traduit une sensation, il est une sorte d’instantané, il contient une référence à la nature, il incite à la réflexion. Il restitue la physis en l’effleurant de quelques syllabes. 5, 7, 5. Trois vers, tout est dit. Chez FAZ, il a fallu plusieurs années pour glaner l’aliment sensoriel nécessaire à la série Fluidité et pour lui modeler un 5, 7, 5, c’est-à-dire une forme accomplie. Comme pour un haïku, tout se passe en apesanteur. C’est un souffle, une onde d’ingéniosité portés par une sensibilité heureuse. Si être heureux est savoir recevoir la générosité de la nature. Et mieux : la transmettre."
Pascal Bruckner, philosophe
"Le Kintsugi est, dans la culture japonaise, l’art de réparer des porcelaines brisées avec une technique qui laisse apparente les cassures en les soulignant avec des joints en or. L’objet qui a vécu et traversé des épreuves est ainsi symboliquement transfiguré. Sa fracture ne signifie plus sa fin ou sa mise au rebut, mais le début d’un autre cycle, une continuité dans son utilisation, un renouveau. Mes sculptures traversées de filons d’or sont la métaphore de la renaissance d’une nature encore plus forte."
FAZ
"Les ondes sont partout, en nous et dans la Nature. Notre mouvement est constitué de mouvements oscillatoires qui se propagent en permanence aussi invisibles que les ondes radio. On ne visualise vraiment ces ondes naturelles que par les traces que laissent le vent et l'eau dans le sable, la terre ou la neige. Ce qui ne me tue pas, me rend plus fort » Nietzsche, c’est en partie le message des Kintsugis. Au Japon, les objets comme des tasses brisées sont réparées de façon visible grâce à une résine et une poudre d’or et ces traces laissées confèrent à l'objet une nouvelle valeur, une valeur supérieure car elles témoignent de la vie que l’objet a eu. De la même façon, notre vie est mouvement, la terre tourne, le temps passe et la vie suit son cycle. Les outrages et les blessures que chacun d'entre nous subissons comme ceux que nous infligeons à la terre peuvent et doivent être réparés. Et, comme pour les kintsugis, ces réparations doivent être visibles car elles témoignent que nous avons su passer les caps, franchir d'autres cols, prendre conscience des choses, les affronter et les soigner. Tout ce que nous avons su surmonter et dépasser est consigné dans le livre de nos combats, matérialisé par ces traces visibles de réparations dans les ondes." FAZ |